Jésus et Emmanuel
L’ange annonciateur propose à Joseph de nommer l’enfant qui va naître de ce nom programmatique : Jésus, Le seigneur sauve. Cependant à peine quelques lignes plus loin nous lisons « qu’on lui donnera » le nom d’Emmanuel, Dieu avec nous.
À cette époque, la prérogative de donner un nom à l’enfant revient au père pour manifester le lien qui les unit (regardez Zacharie obligé d’écrire car sa défiance à l’annonce angélique le rendit muet). Prévenu avant l’heure que même ce fils entre père et fils lui sera retiré, comment peut-il accueillir paisiblement le projet divin de faire de lui le protecteur de la sainte famille ?
Il pourrait être troublé et renoncer. Il aurait bien d’autres raisons de baisser les bras s’ils ne sont rien l’un pour l’autre aux yeux des hommes. Et cependant, il va rester fidèle et consentir. Privé de tout symboles (symbolon / objet de reconnaissance coupé en deux et à rassembler), il va néanmoins tout accomplir pour aimer et protéger cet enfant, son Sauveur. Élever sur terre avant d’être élevé au ciel auprès du Père.
C’est la manière dont Joseph reçois cet enfant qui peut nous éclairer à faire de même dans notre vie. Nos projets sont souvent contrecarrés, ralentis, déroutés, mais la grâce passe toujours. Le plus grand critère : découvrir que le seigneur sauve en se faisant proche (à Emmaüs par exemple). C’est pourquoi on lui donnera le nom d’Emmanuel. Oui, il est avec nous. « Son bâton me guide et me rassure » dit le psalmiste.
À l’heure où j’écris ces lignes, j’ignore encore mon affectation pour ma mise à disposition du diocèse aux armées au 1er janvier prochain. Je vous remercie de votre accueil et vous remercie pour ce bout de chemin parcouru ensemble. J’accueille la suite avec confiance. On me donnera un nom nouveau : Padre.
Père Charles de Geoffre