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11 novembre : fin des hostilités
« Nous ne sommes pas en guerre ! »1
N’en déplaise à quelques responsables politique qui manient la rhétorique guerrière avec la
délectation de ceux qui sont nés trop jeunes pour avoir connu les joies (?) du service
national, nous ne sommes pas en guerre.
La guerre appelle la paix. La paix promet la réconciliation.
Y a-t-il des partisans d’une réconciliation avec un virus ?!?
Le moindre des paradoxes que ces politiques nous livrent, par cette confusion de langage,
est d’enjoindre les jeunes générations (toujours suspectes de pactiser avec l’ennemi : ici de
s’embrasser éhontément lors de soirées festives) à gagner cette « guerre » en restant chez
eux, dans leur canapé.
Mais si les mots ont encore un sens, nous ne sommes pas en guerre : ni contre un virus, ni
contre une idéologie (terroriste).
A confondre les maux, on risque de se tromper d’outil pour y remédier. L’histoire atteste
que l’on ne gagne pas une guerre en restant dans un canapé et qu’on ne combat pas une
maladie en battant la campagne.
Quoi qu’il en soit, l’intelligence personnelle et collective, la mémoire pacifiée de l’histoire
vécue et la volonté de participer au bien commun sont les outils efficaces pour traverser
l’épreuve.
Cette épreuve porte ici le nom de pandémie, là elle porte le nom de terrorisme.
Cette semaine nous prierons pour rendre grâce pour la paix après la grande guerre et
nous prierons comme chaque jour pour les morts et les malades de la Covid-19. Deux
situations, deux drames, deux douleurs distinctes et qu’on l’on ne saurait confondre sans
heurter.
Des multiples fléaux qui peuvent toucher l’humanité et révéler la fragilité de la vie humaine
nous connaissons dramatiquement la maladie.
Dieu merci, pas la guerre en plus !
Père Sébastien WAEFFLER
(1) Jean-Marie Burguburu, président de la Commission Nationale Consultative des Droits de
l’Homme, « L’invité actu » France Culture, samedi 7 novembre 2020