L’édito : Le Christ Roi
La fête du Christ Roi que nous célébrons ce dimanche signifie tout d’abord que l’homme en tant que personne n’est pas un sujet dont toute la destinée se trouverait comme absorbée par sa qualité de membre de la société politique. Il possède, en sa qualité de créature faite à l’image et à la ressemblance de Dieu, une vocation transcendante, une vocation d’éternité qu’aucun laïcisme ne saurait éteindre.
Mais cela signifie également que le Royaume de Dieu sera toujours distinct de tous les royaumes de ce monde. Le Christ est venu ainsi mettre à bas la tentation païenne toujours récurrente de la confusion du politique et du religieux. C’est donc comme un roi bien différent de ces rois de la terre que se déclare le Seigneur Jésus avec un Royaume autrement plus profond et étendu.
Son Royaume n’est pas de ce monde, son Royaume est au ciel, il vient du Père. Royaume spirituel avant tout il est intérieur, établi en chaque âme. Le Christ règne en toute âme en état de grâce : Le royaume de Dieu est au-dedans de vous, lisons-nous aussi dans l’évangile. Mais ce royaume spirituel est aussi extérieur, dans son Église. Au contraire de toutes les institutions humaines, l’Église n’a pas de roi humain, elle n’a que des serviteurs laissant à Dieu la direction totale de son corps.
Cependant, cette Royauté du Christ va encore plus loin et s’étend finalement à toute l’humanité. Le pape Pie XI reprenant les mots de Léon XIII déclare ainsi que « son Empire ne s’étend pas exclusivement aux nations catholiques ni seulement aux chrétiens baptisés (….), il embrasse également et sans exception tous les hommes, même étrangers à la foi chrétienne, de telle sorte que l’Empire du Christ, c’est en vérité l’universalité du genre humain ».
Alexis de Monts de Savasse +, Curé