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Feuille d’informations paroissiales – Dimanche 12 octobre

2025-10-12

La rencontre entre les lépreux et Jésus – une catéchèse sur les sacrements

 « Jésus, Maître, prends pitié de nous » : Le Christ sacrement du Père

Le sacrement comme le déclare saint Augustin, vient dans le prolongement de l’incarnation :
« Le médiateur, en se montrant au monde, a voulu que le sacrement de notre régénération soit visible ».

C’est toute la théologie de la cause instrumentale de l’humanité du Christ qui appert derrière le thème du Christ comme sacrement du Père. Seul Dieu déifie, seul Dieu donne la grâce. Or, le Christ nous procure cette grâce par son agir humain qui nous procure la grâce en tant que c’est la puissance même de Dieu qui s’exerce dans cette humanité. Cela requiert que ce dernier soit proprement et pleinement humain. Et c’est pourquoi, nous dit saint Thomas, « en tant qu’il est la tête du corps que nous formons, tout ce qui s’est produit dans la tête rejaillira sur nous ». Et cela est autant valable pour notre corps appelé selon la justice divine à ressusciter que pour notre âme : « Dieu seul peut rendre les âmes bienheureuses, mais le Christ, parce qu’il est la tête, peut la communiquer à son corps et le conduire à la béatitude »

« Allez-vous montrer aux Prêtres » : l’Église sacrement du Christ

Mais entre le Christ et les Sacrements et toujours dans cette même logique d’incarnation, le Seigneur a voulu passer par l’Église afin que la grâce qu’il nous a méritée nous soit donnée miséricordieusement de manière aussi intime qu’il est possible, c’est à dire humainement. De même que le Fils est sacrement du Père rendu visible aux hommes, de même, les sacrements de la foi, par la matérialité du geste, rendent visible ce qui est invisible et annoncent ce qui n’est pas encore donné, la gloire future.

Et c’est ainsi que l’Église est devenue le sacrement du Christ, c’est à dire le signe visible d’une réalité sacrée invisible, ainsi que saint Paul lui-même l’a vécu : « Qui es-tu Seigneur ? Je suis Jésus, celui que tu persécutes » (Ac.9,5).

« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé » : un sacrement efficace

Tous les lépreux ont été guéris mais seul un étranger est revenu vers le Christ, seul il a reconnu son Sauveur et a été sauvé. Est-ce à dire que les sacrements ne sont pas tous efficaces ou que l’action du Christ est limitée ? Non pas ! Si tout chrétien peut recevoir un sacrement, dès lors qu’il a été initié, un chrétien en état de péché grave ne pourra pas faire fructifier le don reçu. Celui-ci restera comme à la surface de son être, dans le meilleur des cas, et dans le pire, il deviendra sacrilège.

Alexis de Monts de Savasse +, Curé