Fête de la Croix glorieuse
« Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? »
Nous, chrétiens, nous ne valorisons pas la souffrance en tant que telle, nous n’aimons pas la croix pour ce qu’elle apporte comme douleurs atroces et comme moyen de torture et de mort ; mais depuis que notre seigneur y fut cloué, la croix est devenue le signe de l’amour absolu de de Dieu pour l’ensemble de l’humanité. Le Seigneur est devenu par sa croix, ainsi qu’il le dévoile à Nicodème dans l’Évangile, le caducée de notre foi, celui qui a le pouvoir de nous conduire vers la vérité tout entière en nous menant des ténèbres à la lumière et de nous soigner des morsures mortelles du péché. Qu’importent ces serpents qui tentent de nous atteindre au talon ou ces loups qui ne rêvent que de mordre.
Quand l’homme accueille la lumière et se laisse guider par elle, il agit alors en conformité avec la vérité de son être. Mais pour cela, encore faut-il accueillir ce crucifié, et cette croix, scandale pour les juifs et folie pour les païens.
Contemplons alors ce crucifié, contemplons cette croix car par elle, en un geste unique le Christ embrasse tout l’univers, l’univers horizontal, notre vie terrestre et l’univers vertical, notre vie dans les cieux. Et de ces deux horizons la convergence se fait dans la personne du Christ, point central de toute la croix cosmique. Ayant compris cela nous ne pouvons plus ne plus nous unir à ce bois qui constitue le seul navire qui nous fera traverser la mer de ce siècle.
Chemin d’humilité, la croix est aussi le chemin de notre glorification future car elle est celui qu’emprunta notre divin sauveur et celui sur lequel il nous invite chaque jour à le suivre afin de mourir avec lui pour avoir part à sa glorieuse résurrection.
Alexis de Monts de Savasse + curé