« Faites-vous des amis avec l’argent trompeur »
Il est souvent de bon ton, dans notre société actuelle, de crier haro sur les riches en raison même de leur richesse, de cette richesse forcément mal acquise et ce toujours au détriment des autres. On s’image alors en héros de bande dessinée, tel Robin des Bois volant aux riches pour donner aux pauvres. N’ayant pas peur de le dire, la richesse est mal vue de beaucoup, sans doute parce que beaucoup n’en n’ont pas.
Et cependant, nous le savons, ce n’est pas tant l’argent qui est mauvais mais bien plutôt l’usage mauvais que l’on peut en faire. Car d’une certaine manière, comme le rappelle saint Augustin, « le riche a été créé pour le pauvre, et le pauvre a été créé pour le riche. Le pauvre prie, le riche donne et Dieu récompense magnifiquement l’un et l’autre ». Et même si nous sommes sociologiquement des grands propriétaires, nous devons être spirituellement des pauvres et en tant que pauvres nous tenons nos distances.
Quoi qu’il en soit, notre propos ne vient pas transformer les béatitudes du Seigneur pour leur faire dire le contraire : Dans l’Évangile nous avons bien en effet « bienheureux vous les pauvres car le royaume des cieux est à vous ». Et si Jésus nous dévoile sa parabole sur l’intendant avisé, ce n’est pas afin de louer la malhonnêteté de son agissement et la recherche du profit mais bien plutôt l’intelligence avec laquelle cet homme se sort d’une situation difficile. A travers cette histoire, Jésus pose le constat toujours valable selon lequel nous sommes toujours très habile pour gérer nos affaires terrestres, qu’elles soient financières ou non, et toujours ô combien malhabile en ce qui concerne les seules richesses qui le soient vraiment, celles de la grâce de Dieu.
Alexis de Monts de Savasse + curé