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Feuille d’informations paroissiales – Dimanche 6 juillet – 14ème dimanche du Temps Ordinaire

2025-07-06

Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups

« Considérez bien cette conduite, mes frères. Si un loup se présente au milieu d’un grand troupeau de brebis, ces brebis fussent-elles au nombre de plusieurs mille, seul il jettera l’effroi parmi elles ; et si toutes ne deviennent pas sa proie, toutes sont néanmoins glacées de terreur. Pour quel motif donc, dans quel dessein et en vertu de quel pouvoir ose-t-on, non pas recevoir un loup au milieu des brebis, mais envoyer les brebis au milieu des loups ? « Je vous envoie, dit le Sauveur, comme des brebis au milieu des loups » ; non pas près des loups, mais « au milieu des loups ». Ces loups étaient nombreux et les brebis en petit nombre ; mais après avoir égorgé ces brebis, les loups se sont changés et sont devenus brebis eux-mêmes », Saint Augustin.

Par leur présence ici-bas, le Seigneur a donné aux chrétiens une mission, celle d’être en quelque sorte l’âme de ce monde, de devenir les sentinelles de l’invisible ainsi que les hérauts de la foi (et également des héros !). Et cette mission est si noble qu’il ne leur est pas possible de déserter : « Ils (les chrétiens) sont dans la chair, mais ils ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les persécute. On ne les connaît pas, mais on les condamne ; on les tue et c’est ainsi qu’ils trouvent la vie. Ils sont pauvres et font beaucoup de riches. Ils manquent de tout et ils ont tout en abondance. On les méprise et, dans ce mépris, ils trouvent leur gloire. On les calomnie, et ils y trouvent leur justification. On les insulte, et ils bénissent. On les outrage, et ils honorent » (Lettre à Diognète, fin du IIème siècle).

L’envoi des apôtres est la manifestation de la fin du Règne du diable. Celui-ci n’a plus la mainmise sur l’humanité qui appartient désormais à nouveau à son Créateur. Mais pour autant, si la victoire à travers la mort et la résurrection du Fils de l’homme est acquise, le malin n’en finit pas de mourir, cherchant à entrainer dans sa chute ceux qu’il aura réussi à séduire. Les loups continuent d’avoir faim mais les agneaux savent désormais comment leur résister : non avec les armes des ténèbres comme la violence et la haine, mais avec les armes de lumière comme le pardon et la miséricorde, la charité, l’espérance et la foi et tout ce que Dieu donnera à ses enfants. Car les disciples sont envoyés semer la foi non par la contrainte mais par l’enseignement ; non pas en déployant la force mais en manifestant le chemin de l’humilité et du renoncement. Pour autant, le chrétien n’est pas un être soumis, faible et inconsistant. Le Christ ou son disciple n’est agneau que parce qu’il refuse de triompher du monde à la manière d’un lion, c’est-à-dire de capturer sa proie à coups de griffes et de crocs en la laissant vaincue, déchiquetée et sans vie. L’agneau chrétien est celui qui donne sa vie en réparation du péché, il est libre et volontaire, c’est pourquoi il choisit lui-même son Pasteur qui n’est pas de ce monde. Et ses bêlements ont la force et le retentissement d’un rugissement de fauve, mais seulement lorsqu’il s’unit aux autres agneaux, ses frères.

Bon été à tous et n’oubliez pas que nous demeurons de frêles brebis du Seigneur dans ce monde qui compte tant de loups. Alors si vous partez en vacances, prenez avec vous le Seigneur dans toutes vos pérégrinations !

Alexis de Monts de Savasse + curé