aucun commentaire pour l'instant

Feuille d’informations paroissiales – 30 mars – 4ème dimanche de Carême

2025-03-30-FIP

L’édito : Laetare

Comme disait Pascal :

 « C’est la joie d’avoir trouvé Dieu qui est le principe de la tristesse de l’avoir offensé et de tout le changement de vie. Celui qui a trouvé le trésor dans un champ en a une telle joie, que cette joie, selon Jésus-Christ, lui fait vendre tout ce qu’il a pour l’acheter. « Les gens du monde n’ont point cette joie que le monde ne peut ni donner ni ôter », dit Jésus-Christ même. Les Bienheureux ont cette joie sans aucune tristesse ; les gens du monde ont leur tristesse sans cette joie, et les Chrétiens ont cette joie mêlée de la tristesse d’avoir suivi d’autres plaisirs, et de la crainte de la perdre par l’attrait de ces autres plaisirs qui nous tentent sans relâche. Et ainsi nous devons travailler sans cesse à nous conserver cette joie qui modère notre crainte, et à conserver cette crainte qui modère notre joie, et, selon qu’on se sent trop emporter vers l’une, se pencher vers l’autre pour demeurer debout ». (Lettre à Melle de Roannez n° 6 de début décembre 1656, OC III, éd. J. Mesnard, p. 1040 sq.)

Le dimanche de Laetare que nous célébrons nous invite à déjà passer des ténèbres de nos péchés à la lumière sans déclin de la résurrection, à quitter la tristesse pour anticiper la joie de la victoire pascale du Christ. L’aspiration à la joie est imprimée dans le cœur de l’homme. Au-delà des satisfactions immédiates et passagères, notre cœur cherche la joie profonde, parfaite et durable qui puisse donner du “goût” à l’existence. Nous sommes faits pour vivre éternellement de cette joie, mouvement d’allégresse qui nous entraîne vers ce qui existe de plus pur et de plus beau, mouvement serein et imperturbable encore si bien mis en œuvre par Bach dans son choral. Oh certes, « Toute la joie n’entrera pas en ceux qui résistent, disait en effet Saint Augustin, mais ceux qui se réjouissent entreront tout entiers dans la joie ». La vie éternelle consistera à entrer dans la société jubilante de tous les Bienheureux, et cette société sera source d’éternelle félicité car chacun possèdera tous les biens que possèdent les Bienheureux. Pour ceux qui sont irradiés par la lumière divine il ne peut y a voir que la joie, cette joie que nous célébrons aujourd’hui dans ce quatrième dimanche de Carême et qui nous rappelle que le cheminement terrestre, si souvent douloureux, ne constitue qu’un moment et qu’il doit déboucher sur la joie parfaite d’une vie à jamais délivrée de la mort et du péché.

     Alexis de Monts de Savasse + curé