C’est avec l’épisode de la samaritaine du troisième dimanche de Carême que débute le chemin final des catéchumènes vers la délivrance pascale. Si l’Eglise nous le donne comme première étape c’est qu’il constitue comme un modèle de progression de la foi car les croyants, comme l’atteste Saint Augustin, se fortifient en croyant.
Nous savons, par le dialogue du Sauveur avec cette malheureuse pécheresse, qu’elle s’était déjà entichée de cinq maris et qu’elle était avec un autre qui n’en était pas un. Cette longue série noire va cependant prendre fin. Voilà qu’elle va faire la rencontre du seul et véritable époux, le septième, chiffre de la perfection, qui sera enfin digne d’elle parce qu’il va lui rendre sa dignité perdue.
C’est lui qui va la laver de son impureté en lui donnant une eau qui saura désaltérer la plus grande de toutes les soifs. Auprès de la source terrestre à laquelle le Seigneur vient demander sa fraicheur éphémère, comme le ferait chacun de nous après une longue marche au soleil, il va offrir à celle qui lui répond les sources de l’éternelle félicité. A celle qui vient pour retirer une eau morte au fond d’un puits, il demande « donne-moi à boire ». Et en échange il va lui offrir l’eau vive : « Quel sujet d’admiration, une gourgandine, qui vient au puits de Samarie, s’en retourne chaste de la source de Jésus ! Venue chercher de l’eau, elle repart avec la vertu. Elle confesse aussitôt les péchés auxquels Jésus fait allusion, elle reconnaît le Christ et annonce le Sauveur ! » (St Maxime de Turin – IVème s.).
Cet échange de bon procédé n’est-il pas en effet ce qui se produit lors du baptême ? Et avant même le baptême, cette demande et cette offre, n’est-ce pas tout le christianisme, où Dieu daigne nous demander notre nature humaine pour nous rendre participant de sa nature divine?
Alexis de Monts de Savasse + curé