L’enfant de la crèche
Depuis le premier soir du premier péché, depuis qu’Adam et Eve n’avaient plus accès à Dieu, exclus du jardin d’Eden par une juste sentence, l’humanité se trouvait loin de Dieu, pire, elle avait peur de Dieu et se cachait de Lui. Pourquoi cela ? parce que son péché lui faisait craindre le jugement divin, parce que son éloignement volontaire lui avait fait perdre cette familiarité qu’elle entretenait à l’origine avec son créateur. Mais voilà mes frères, qu’en cette sainte nuit de Noël, Dieu fait la paix avec les hommes. Et le signe de cette paix n’est plus un arc en ciel comme du temps de Noé, mais un enfant nouveau-né. « Voici le signe que je vous donne » dit Dieu aux bergers des alentours, et ce signe nous le voyons dans cet enfant nouvellement né. Dieu n’est plus irrité contre l’homme puisqu’il s’est uni lui-même à notre nature par une alliance nouvelle. Dieu n’est plus éloigné de nous puisqu’il se fait homme. Si nous étions restés en l’état, avant cette merveilleuse nuit de la Nativité, alors la Grandeur de Dieu nous éloignerait promptement de Lui, et sa justice nous en repousserait radicalement en raison de notre péché. Mais que fait alors ce Dieu créateur pour se rapprocher de nous et pour nous attirer à Lui ? il nous cache ce qui l’éloigne de nous et nous montre ce qui nous en approche désormais, c’est à dire sa bonté, sa miséricorde, son amour, son Fils en qui il se complet parfaitement. Tout cela faisait dire ainsi au grand prédicateur Bossuet de l’époque classique : « Que voyons-nous en ce Dieu enfant que nous sommes venus adorer ? Sa gloire se tempère, Sa majesté se couvre, Sa grandeur s’abaisse, Sa justice rigoureuse ne se montre pas. Il n’y a que Sa bonté qui paraisse, afin de nous inviter avec plus d’amour ». Voilà le signe que je vous donne dit Dieu, puisse le monde le comprendre pour en vivre à nouveau !
Bonne et sainte fête de Noël !
Alexis de Monts de Savasse, Curé