« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »
En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous unissons nos voix à celle du malfaiteur qui, crucifié à côté de Jésus, l’a reconnu et l’a proclamé roi. Là, en ce moment moins triomphal et glorieux, au milieu des cris de moquerie et d’humiliation, le bandit a été capable d’élever la voix et de faire sa profession de foi. Ce sont les dernières paroles que Jésus entend et en retour, voici les dernières paroles que Jésus lui adresse avant de s’abandonner à son Père : « Je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Lc 23, 43). Le passé tortueux du larron semble, pour un instant, recevoir un sens nouveau : accompagner de près la passion du Seigneur ; et en cet instant, il ne fait que corroborer la vie du Seigneur : offrir toujours et partout le salut. Le calvaire, lieu de désarroi et d’injustice, où l’impuissance et l’incompréhension se rencontrent, accompagnées de murmures et de chuchotements indifférents justifiant les moqueurs successifs au pied de l’innocent, devient grâce à l’attitude du bon larron une parole d’espérance pour l’humanité tout entière. Les moqueries et les cris disant ‘‘sauve-toi toi-même’’ à l’endroit de l’innocent souffrant ne seront pas la dernière parole ; au contraire, ils suscitent la voix de ceux qui se laissent toucher le cœur et qui choisissent la compassion comme la manière appropriée de construire l’histoire.
Pape François, 24 novembre 2022